Les droits des migrants doivent être respectés
Au Cameroun, plus de 6000 Camerounais ont pris la décision de quitter leur pays pour chercher une meilleure vie. Malheureusement, les migrants sont souvent confrontés à de nombreux obstacles qui les empêchent d’accéder aux services de santé et à l’éducation, ainsi que d’être victimes de l’exploitation et des discriminations. Les femmes migrantes, en particulier, sont sujettes aux violences sexuelles et à d’autres formes de discriminations basées sur le genre. Pourtant, l’article 13 de la Déclaration des droits de l’homme, qui date de décembre 1948, stipule que toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence, ainsi que de quitter son pays et d’y retourner. Cela devrait être un droit fondamental pour tous, mais malheureusement, les réalités ne reflètent pas toujours cet idéal.
C’est pourquoi, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) interpelle les autorités à prendre des mesures pour favoriser le respect des droits des migrants. Un lancement officiel de la célébration de la Journée internationale des migrants a eu lieu le 4 décembre 2023 au ministère des Relations extérieures, avec la participation de Christophe Gascon, directeur régional pour l’Afrique du centre et de l’Ouest de l’OIM.
Il est important de reconnaître que les migrations, qu’elles soient internes, régionales ou internationales, doivent être encadrées et que les droits des migrants doivent être respectés. Ces derniers apportent une contribution précieuse à la société et à la communauté dans lesquelles ils s’installent, enrichissant ainsi les sociétés depuis toujours. En outre, les migrations sûres, ordonnées et régulières peuvent transformer les sociétés et contribuer à atteindre les objectifs de développement durable et l’agenda 2063 de l’Union Africaine.
Les États membres des Nations Unies ont adopté le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières et reconnu les avantages liés à la migration, ainsi que la nécessité d’unir leurs efforts pour relever les défis qui y sont liés. Le Pacte comprend 23 objectifs, y compris la promotion de l’accès aux services sociaux de base pour tous les migrants, quelle que soit leur situation légale, ainsi que la lutte contre les facteurs négatifs qui poussent les personnes à quitter leur pays d’origine. Malgré l’adoption de ce Pacte, les défis restent persistants et leurs conséquences sont très graves. Selon Christophe Gascon, depuis décembre 2018, déjà 27 000 migrants sont morts ou portés disparus lors de leurs voyages migratoires. Entre 2017 et 2022, plus de 6000 Camerounais ont rejoint les chemins de l’aventure pour trouver une meilleure vie. L’un des principaux facteurs qui contribuent à ces défis est l’accès limité aux voies de migration régulières en Afrique.
En intégrant le Programme de développement durable à l’horizon 2030 comme l’un des principe directeur du Pacte, les États membres reconnaissent que des migrations bien gouvernées peuvent accélérer la croissance inclusive et le développement durable en enrichissant les sociétés grâce aux contributions sociales, économiques et culturelles des migrants. Il est essentiel de mettre en valeur les droits des migrants, d’accompagner leurs motivations et de les protéger afin qu’ils puissent apporter une contribution optimale au développement.
Le thème de la célébration de cette année, prévue pour le 18 décembre 2023, est « Intégration et paix pour promouvoir la mobilité du développement ». Ce thème vise à mettre en lumière l’importance de l’intégration et à encourager une attention particulière sur la migration interrégionale. En fin de compte, il est impératif de faire de la migration une opportunité réelle et concrète pour les sociétés. Cela nécessite des efforts conjoints de la part des autorités et de la communauté internationale pour garantir que les droits des migrants sont respectés et que leur contribution aux sociétés soit reconnue et valorisée.