Albert Fleury Massardine, l’un des cofondateurs du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), a récemment donné sa version des faits dans une interview accordée le dimanche 17 décembre 2023. Cette version vient éclaircir les tensions qui règnent au sein de l’alliance entre Robert Kona, ancien président du PCRN, et Cabral Libii, actuel leader du parti.
La crise profonde qui touche cette alliance s’explique par le désir de Robert Kona de reprendre la tête du parti, remettant ainsi en question la légalité du congrès ayant conduit à l’élection de Cabral Libii le 11 mai 2019. L’affaire a été portée devant le tribunal de première instance de Kaele et reste en suspens.
Initialement prévu du 15 au 17 décembre dernier, le congrès du PCRN n’a finalement pas eu lieu malgré les démarches administratives et la médiation interne du parti. Alors que Robert Kona annonce la tenue d’un congrès extraordinaire en mars 2024, Albert Fleury Massardine a apporté des éclaircissements sur la légalité du congrès de mai 2019 à Guidiguis.
Selon le cofondateur du PCRN, les travaux du congrès se sont déroulés dans la légalité. Le parti avait obtenu une déclaration de manifestation de la part de l’autorité administrative et les forces de maintien de l’ordre avaient assuré la sécurité de l’évènement. Les procès-verbaux ont été co-signés et transmis au ministère de l’Administration territoriale, qui a validé le congrès trois jours plus tard.
Albert Fleury Massardine a également tenu à souligner qu’à la suite de ce congrès, le sous-préfet de Guidiguis avait été convoqué par le préfet et qu’il avait été prouvé que l’élection était légale malgré les menaces émanant de différents ministres de la localité.
En ce qui concerne le passage de témoins entre les pères fondateurs du parti et Cabral Libii, Albert Fleury Massardine tient à préciser qu’aucune contrepartie n’avait été demandée. Selon lui, un parti politique n’est pas une industrie politique et la création d’un parti doit respecter la loi régissant les associations. C’est pourquoi, le parti a été remis à Cabral Libii, en tant que Camerounais présent sur place, qui s’est porté candidat et a été acclamé. Le fils de Albert Fleury Massardine, Boubakari Massardine, également candidat, a été élu au poste de secrétaire général. Une femme représentait quant à elle la zone anglophone lors de l’élection du trésorier. Le cofondateur s’interroge alors sur l’accusation d’illégalité portée par certains.
Malgré les divergences actuelles, Albert Fleury Massardine se dit toujours heureux de voir l’évolution du PCRN qui est passé de six membres statutaires en mai 2019 à cinq députés à l’Assemblée nationale et qui gère sept mairies. Pour lui, tout fondateur devrait être fier de ces réalisations. Cette satisfaction avait déjà été exprimée par Robert Kona dans une interview accordée à journalducameroun.com en 2020.
L’alliance entre les deux hommes semblait alors solide, mais les récentes tensions démontrent que rien n’est jamais acquis en politique.