Les chiffres sont alarmants : l’Etat du Cameroun est endetté à hauteur de 190 milliards de francs CFA envers cinq grandes entreprises publiques.
Camtel, Sopecam, le Port autonome de Douala, le Port autonome de Kribi et Camwater sont à bout de patience face à cette dette considérable.
Selon le rapport confidentiel “Concours financier de l’Etat aux entreprises et établissements publics”, annexé à la loi de finances 2024, ce montant représente les prestations fournies par ces entités pour le gouvernement, jusqu’au 31 décembre 2022.
Dans le détail, Camtel réclame 75,569 milliards de francs CFA à l’Etat pour les frais de téléphones et d’internet, soit 39,7% de l’ensemble de la dette.
Le Port autonome de Douala, quant à lui, demande le remboursement de 69,760 milliards de francs CFA pour les investissements et les missions de service public réalisés pour le compte de l’Etat.
Camwater, l’entreprise chargée de la distribution d’eau, a une dette de 26,214 milliards de francs CFA, dont 25,588 milliards correspondent à la consommation publique de l’année 2022, et 626,108 millions pour l’année 2020.
Mais ces cinq entreprises ne sont pas les seules touchées par cette situation problématique. En effet, l’Etat a également des dettes envers d’autres entités, telles que le Port autonome de Kribi et la Sopecam.
Le Port autonome de Kribi a avancé 18 milliards de francs CFA pour les investissements réalisés pour l’Etat, ainsi que pour le coût de la prise en charge des Forces de Maintien de l’Ordre.
Quant à la Sopecam, elle demande 764,584 millions de francs CFA à l’Etat pour les abonnements à Cameroon Tribune et les insertions publicitaires des administrations publiques.
Cependant, les entreprises publiques doivent également rembourser leurs dettes envers l’Etat, qui s’élèvent à 94,687 milliards de francs CFA pour la période en question.
Camwater doit ainsi rembourser 24,552 milliards de francs CFA pour des paiements effectués en 2021 et 2022.
Le Port autonome de Douala présente quant à lui une dette fiscale de 21,977 milliards de francs CFA.
Au niveau du Port autonome de Kribi, la dette s’élève à 16,232 milliards de francs CFA, suite à des fonds mobilisés par l’Etat pour renflouer le compte séquestre.
Enfin, Camtel réclame le remboursement de 31,894 milliards de francs CFA, tandis que la Sopecam a une dette compensable de 30,844 millions de francs CFA envers l’Etat.
Il est urgent que des solutions soient trouvées pour résoudre cette situation financière critique.
Il ne faut pas oublier que ces dettes pèsent non seulement sur l’Etat, mais aussi sur les entreprises publiques qui ont également des obligations à respecter envers leurs créanciers.
Il est temps que des mesures efficaces soient mises en place pour régler ces problèmes de dettes et permettre à ces entreprises de travailler dans des conditions financières plus saines.
L’avenir de ces entreprises du Cameroun en dépend.