Dans une déclaration datée du 30 décembre, le nouveau président du Front Social Démocratique (SDF) anglophone, Joshua Osih, a vivement critiqué le gouvernement du président Paul Biya pour sa « catastrophe » en matière de gestion de la crise anglophone dans le pays. Selon lui, cette crise est la preuve des échecs catastrophiques du régime de Biya et il est temps de trouver une solution politique à ce problème complexe.
Dans son communiqué, Osih a souligné que le régime actuel ne peut pas résoudre une crise qu’il a lui-même créée. Il a appelé à un changement de leadership à travers des institutions démocratiques fortes et la mise en place d’un système fédéral pour résoudre cette crise politique.
Osih a également condamné les combattants séparatistes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en soulignant que leur recrutement est souvent le résultat de la pauvreté, du chômage et du désespoir. Il a déclaré que le gouvernement devait reconnaître cette injustice sociale et travailler pour y remédier.
Pourtant, les critiques envers le gouvernement de Biya sont souvent réprimées par des emprisonnements ou de lourdes amendes pour les médias et les journalistes. En fait, en 2017, lors des premières manifestations, le Groupe de Crise International avait averti que la répression du gouvernement pourrait conduire à « une insurrection armée ». Mais le ministre de la communication de l’époque, Tchiroma Bakary, avait accusé le groupe d’être « payé par les séparatistes » en réponse.
Le SDF est l’une des voix les plus fortes à l’intérieur du pays pour critiquer le gouvernement de Biya et sa gestion de la crise anglophone. Le fondateur et ancien président du parti, John Fru Ndi, décédé en 2020, avait appelé à un retour au fédéralisme lors des dialogues nationaux infructueux en 2019.
Le président Biya s’adressera au pays ce soir à 19 heures, heure locale, lors de son discours traditionnel de fin d’année. Après près de 7 ans de guerre, les citoyens anglophones ne sont pas optimistes quant à son discours et espèrent des solutions concrètes pour mettre fin à cette crise.