Franchement, je ne sais même pas par où commencer cette histoire… C’est comme si j’avais été happé, aspiré par un truc qui avait démarré comme le conte de fées parfait. Tu sais, le genre d’amour que tu passes ta vie à espérer ? Eh bien, c’était ça. Sauf que maintenant, j’ai l’impression d’être pris dans une espèce de tempête, un cyclone émotionnel dont je n’arrive pas à m’extirper.
La Rencontre Foudroyante
Rustine… elle est juste… magnifique. Et je pèse mes mots, crois-moi. Ce n’est pas juste une jolie fille. Non, elle a cette beauté qui fait littéralement tourner les têtes, qui capture les regards et, soyons honnêtes, qui brise un peu les cœurs au passage. J’ai vu des femmes, même les plus sûres d’elles, devenir un peu mal à l’aise en sa présence. Quant aux hommes ? Ils la dévorent des yeux, comme si elle était le dernier oasis dans un désert infini. Ce n’est pas juste du désir, c’est une adoration quasi palpable.
Elle aurait pu avoir n’importe qui. N’importe quel type se serait damné pour elle. Mais c’est moi qu’elle a choisi. Et elle m’a aimé. Pas à moitié, pas en me faisant sentir que c’était une fleur qu’elle me faisait. Non, elle était à fond, investie à 200%. J’étais littéralement son monde. Et elle, le soleil autour duquel mon monde à moi gravitait. J’étais persuadé, mais genre vraiment certain, que si un jour on devait être séparés, je cesserais d’exister. C’était idiot, je sais.
Mais voilà, la vie, cette chipie, s’est chargée de me montrer le contraire. Rustine a dû déménager. Loin. Pour des opportunités professionnelles, le genre de truc qu’on ne peut pas refuser. Sur le coup, j’ai cru que c’était la fin du monde, que je n’y survivrais pas. Et pourtant… je suis toujours là, hein ? Preuve que le cœur est plus résistant qu’on ne le pense.
Malgré les kilomètres qui nous séparaient, on s’est accrochés. On a tenté de garder la flamme allumée, d’entretenir ces braises ardentes de notre amour. Au début, ça marchait plutôt bien. La communication était notre pilier. Appels quotidiens, des SMS à n’en plus finir. Chaque seconde, chaque minute, mes pensées étaient pour elle. On avait tout planifié, nos retrouvailles, notre avenir… jusqu’à ce que le quotidien, le travail, les obligations s’en mêlent.
Les « on se rappelle tout de suite » se sont transformés en « désolé, je te rappelle dans une heure ». L’heure est devenue six heures. Puis, sans même qu’on s’en rende compte, des jours passaient sans un mot. Parfois même des semaines. Petit à petit, insidieusement, les braises qui brûlaient si fort sont devenues froides et inertes. La communication fusionnelle a laissé place à un silence assourdissant, presque gênant. On n’a même pas vraiment rompu. La vie a juste… suivi son cours, et nous, on n’a pas eu la force, ou peut-être les outils, pour lutter contre.
Les Retrouvailles Inattendues et la Spirale
Deux ans. Deux longues années se sont écoulées avant que j’aie de nouveau de ses nouvelles. Et quand on s’est revus… wow. Tant de choses avaient changé. Elle avait refait sa vie, avec un homme, et ils avaient eu un enfant ensemble. De mon côté, pareil : j’avais rencontré quelqu’une, une femme formidable, et nous avions une petite fille adorable.
Cette fois, elle n’habitait plus à l’autre bout du pays. Assez proche pour qu’on puisse se voir, « juste pour rattraper le temps perdu ». Tu parles. Le jour de notre première rencontre, ça a été électrique. Le courant est repassé, mais genre, haute tension ! L’amour n’était jamais vraiment parti. Le feu couvait sous les cendres. Nos retrouvailles ont tout ravivé en un instant. C’était complètement fou, irrationnel.
Une visite en a entraîné une deuxième. Puis une troisième. C’est devenu une habitude, une dangereuse routine. On est retombés dans nos vieilles habitudes avec une facilité déconcertante, comme on replonge dans un vice familier. Les SMS incessants, les appels vidéo tard le soir, les blagues que nous seuls comprenions, les éclats de rire… C’était comme si ces années de séparation n’avaient jamais existé. Et l’intimité… c’était une alchimie… presque surnaturelle.
Oui, on a recouché ensemble. Dès la première fois, et à chaque fois qu’elle venait me voir ensuite. Ça me semblait toujours irréel. Jamais je n’aurais cru la tenir à nouveau dans mes bras comme ça, tu vois le truc? Mais cette connexion, cette compatibilité physique et émotionnelle… elle était toujours là, intacte. Comme faire du vélo après une longue pause, sauf que là, le vélo était garé dans le salon de quelqu’un d’autre. Et dans le mien aussi.
Notre liaison secrète a duré près de deux ans comme ça. Deux ans à jouer avec le feu. Et puis un jour, en plein milieu d’un moment passionné, elle m’a dit quelque chose qui m’a scié. Sa voix, cette voix envoûtante qui a toujours eu le don de me faire fondre…
« Charles, » elle a murmuré, « je veux que tu me fasses un bébé ».
À ce moment-là, elle était en pleins préparatifs de mariage avec son fiancé. Elle m’a expliqué son plan, sans ciller : elle ferait passer la grossesse pour celle de son futur mari. Sa justification ? « C’est parce que ta fille est tellement belle. Presque blanche. Je veux un enfant comme elle ». J’étais abasourdi. J’ai refusé net. Pas question.
Samedi dernier, elle s’est mariée. Je l’ai regardée remonter l’allée, magnifique, rayonnante de cette assurance que seule Rustine peut dégager. « Ma reine élégante », j’ai pensé, le cœur serré, en applaudissant comme tout le monde. Je l’ai écoutée prononcer ses vœux, promettre fidélité et amour éternel à un autre homme. Tous les invités murmuraient à quel point ils formaient un couple parfait, visiblement fou amoureux.
Et mardi dernier ? Trois jours après son mariage ? Elle était de retour dans mes bras, dans mon lit.
Je ne me serais jamais cru capable de ça. Jamais. Prendre la femme d’un autre, qui plus est fraîchement mariée… C’est arrivé. Mon propre reflet dans le miroir me dégoûte. Je n’arrive pas à croire que j’ai pu tomber si bas. Je suis submergé par une culpabilité écrasante, constante. Mon cerveau tourne en boucle, je n’arrive plus à penser clairement. Comment ai-je pu laisser les choses déraper à ce point ? Ce n’est pas l’homme que je pensais être. Mais la vie, ou peut-être cette situation, m’a appris que je suis capable de choses sombres, si les circonstances s’y prêtent.
Je sais que ce que je fais est mal. Plus que mal, c’est destructeur. La femme d’un autre… à peine sortie de l’autel ? Je n’arrête pas de me répéter : « Mais qu’est-ce que tu fabriques, bon sang ?! »
Ma plus grande peur, c’est de finir par détruire son mariage, son foyer. Et Dieu sait que je ne peux pas lui faire ça. Mais elle est tenace. Tout ce que Rustine veut, elle finit toujours par l’obtenir. Son emprise sur moi… c’est presque magnétique, c’est flippant. Je ne crois pas avoir la force de lui résister tout seul.
Alors voilà où j’en suis. Honteux. Confus. Complètement perdu. Toute cette situation me ronge de l’intérieur, me dévore. La culpabilité me noie littéralement. Comment puis-je me sortir de cet engrenage infernal, de ce bourbier ?