Les secrets économiques de la renationalisation d’Eneo

3 Min de lecture

Le débat sur ⁤les prix de l’électricité est⁣ également centré sur des questions telles que le maintien de l’équilibre financier difficile d’un secteur, la réalisation d’investissements importants et⁤ la garantie de l’approvisionnement énergétique. En rachetant les 51 % des actifs d’Actis, ​l’État camerounais espère reprendre le ‍contrôle d’ENEO.

Mais ce⁢ choix⁤ n’est peut-être pas simple à mettre en œuvre. Ce projet pourrait se heurter à l’opposition de la Banque mondiale, un acteur important du secteur de l’électricité camerounais qui ⁢est généralement‍ opposé aux nationalisations. ⁣En fait, les factures impayées accumulées par l’État constituent un facteur majeur des graves problèmes financiers que connaît actuellement le secteur de l’électricité au Cameroun.

Les estimations​ situent le montant total de ces arriérés de paiement à 234 milliards de FCFA, ‌ce qui affecterait directement la trésorerie⁢ de ENEO. La renationalisation ⁤de ENEO continue toutefois d’être une préoccupation économique importante‍ pour le Cameroun malgré ces difficultés.

L’entreprise fait‌ également face ‌à un ‍endettement de ses fournisseurs, estimé à 336 ⁣milliards de FCFA,⁣ ce qui représente près de la moitié de sa dette totale et nécessite une restructuration urgente d’une​ dette bancaire d’environ 140 milliards de FCFA. Le gouvernement a créé⁤ un plan de relance prioritaire de 400 milliards⁣ de francs CFA pour le secteur de l’électricité au cours de la période ‌2023 à 2026 ⁣afin de remédier ‍à cette situation. Cette stratégie vise à résoudre ⁣les problèmes de trésorerie, à financer des investissements cruciaux et à garantir la durabilité de l’industrie.

Cependant, cette solution à court terme est insuffisante ‍pour assurer la survie du secteur de l’électricité​ du Cameroun. Environ 600 milliards de francs CFA sont nécessaires pour financer de manière significative le plan mondial de relance (Prsec), qui s’étend sur les années 2023 à 2030. La Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont ​été invitées ⁤à aider le gouvernement à cet égard.

En conséquence, la renationalisation d’ENEO entraîne à la fois⁣ des difficultés à court terme,⁢ telles ⁣que ⁣la restructuration de la dette et le rétablissement de la stabilité financière, ainsi que des difficultés durables liées à l’obligation d’investir pour répondre à la demande ‍croissante d’électricité. Un choix qui affectera de manière significative l’économie du pays mais qui suscite toujours ⁤des ⁢discussions.

Partager Cet Article
Laisser un commentaire