Deux hommes nigérians se sont fait passer pour une femme attirante sur les réseaux sociaux et ont piégé un jeune Australien de 16 ans dans une sextorsion qui a tragiquement abouti à son suicide. Cette histoire choquante montre les dangereuses conséquences des cybercrimes et la vulnérabilité des jeunes face à ces arnaques en ligne.
Découverts dans un bidonville nigérian, les escrocs ont été arrêtés et inculpés pour sextorsion en mars grâce à une coopération entre les autorités australiennes, sud-africaines et nigérianes. Cependant, cela n’a pas pu sauver la vie de la victime australienne, dont les parents préfèrent garder l’anonymat.
La victime avait partagé des photos intimes avec les escrocs, qui se faisaient passer pour une femme blanche « légèrement vêtue ». Ces cybercriminels ont ensuite fait chanter le garçon en menaçant de rendre publiques ses photos s’il ne payait pas la somme de 500 dollars. Un acte odieux qui a poussé le jeune à mettre fin à ses jours.
La sextorsion est une pratique insidieuse qui implique du chantage en ligne. Les victimes sont souvent attirées ou forcées à partager des photos ou des vidéos intimes d’elles-mêmes avec l’auteur, qui se fait souvent passer pour un possible partenaire romantique. Une fois en possession du contenu compromettant, l’auteur menace de le partager avec la famille, les amis ou la communauté de la victime si elle ne paie pas le chantage.
Lors d’une conférence de presse lundi, le commissaire Matthew Craft a déclaré que l’enquête a été menée conjointement par la police de Nouvelle-Galles du Sud, la police fédérale australienne et le FBI. Les arrestations ont pu être réalisées grâce à l’aide des autorités sud-africaines et nigérianes. Matthew Craft a souligné que la victime avait été en contact avec les escrocs pendant six ou sept heures. Ces derniers ont utilisé une approche « dispersée » pour trouver des cibles. La police n’a pas révélé le réseau social utilisé par les auteurs pour entrer en contact avec la victime, mais a averti que la sextorsion se pratique sur toutes les plateformes de médias sociaux.
La dernière victime en date a été séduite par une partenaire censée être une femme attirante et légèrement vêtue d’origine européenne selon les escrocs, qui se faisaient passer pour elle. Pour Matthew Craft, cela aurait dû être un signal d’alarme, car il n’est pas rare que des images suggestives soient utilisées pour attirer les victimes. Il a conseillé aux jeunes de se méfier des conversations qui soudainement prennent une tournure sexuelle sur les réseaux sociaux et de prendre leurs distances avec les potentiels arnaqueurs.
Le commissaire a également mis en garde contre la forte augmentation des cas de sextorsion en Australie au cours des 18 derniers mois. Les jeunes hommes sont particulièrement ciblés, avec une augmentation de 400% des cas signalés. Toutefois, il encourage les victimes à signaler ces crimes et à ne jamais avoir honte de parler à la police. Des mesures sont mises en place pour les aider avant que la situation ne devienne incontrôlable.
Les deux hommes devront répondre de leurs actes au Nigeria, où les autorités locales ont la compétence de poursuivre des infractions commises en Australie. Selon la police, des preuves claires ont été obtenues sur les appareils des suspects arrêtés, indiquant qu’il y avait d’autres victimes que le jeune Australien. Cette triste histoire montre encore une fois que les cybercriminels ne reculent devant rien pour obtenir de l’argent et qu’il est impératif de se méfier des rencontres en ligne, en particulier avec des personnes provenant de pays comme le Nigeria, connu pour être un foyer de fraudes sur Internet.