Le Palais des Congrès de Yaoundé vibre en ce moment au rythme des enjeux politiques, alors que le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) y tient son congrès.
Au-delà des divergences internes qui ont secoué le parti ces derniers mois, cet événement revêt une importance capitale pour l’avenir politique du pays.
Les regards sont tournés vers les Jeunes du MRC (JMRC), où la compétition est à son comble. L’une des figures de proue de cette nouvelle génération est la jeune Nafissa Thamar, âgée de seulement 24 ans et candidate au poste de présidente nationale.
En parallèle, Célin Kamché Wappi et Christian Fredy Fabrice Anaba aspirent respectivement aux postes de secrétaire général et de trésorier national. Cette bataille interne vise à renouveler les instances dirigeantes du MRC et à apaiser les tensions qui ont ébranlé le parti.
Mais au-delà de ces rivalités internes, le MRC a de grandes ambitions de réformes. L’actualisation et la modernisation de son programme de gouvernance, la révision de ses statuts ainsi qu’un bilan global sur les plans administratif, financier, moral et politique sont au cœur des préoccupations.
Le charismatique leader du MRC, Maurice Kamto, candidat malheureux aux élections présidentielles de 2018, abordera dans son discours des thématiques brûlantes telles que le respect du calendrier électoral, la situation économique désastreuse du pays, l’État de droit ou encore le sort des prisonniers politiques détenus depuis plus de deux ans dans la prison de Kodengui.
L’appel à une mobilisation générale et la réaffirmation du pacte avec la diaspora camerounaise seront sans aucun doute des moments forts du discours de Maurice Kamto. Comme l’a souligné Célin Wappi, ce pacte avec la diaspora a toute son importance, surtout dans un contexte où le pouvoir en place fait preuve d’hostilité envers les binationaux.
En guise de clôture, le congrès rassemblera également d’autres figures de l’opposition tels que Jean-Michel Nintcheu, pour une grande fête et un concert. Certains se demandent si cette célébration n’est pas une tentative pour effacer les dissensions qui ont secoué le parti ces derniers mois.
En effet, le MRC a connu des moments difficiles, notamment marqués par l’exclusion de certains membres éminents. La rébellion menée par Michelle Ndoki, ancienne vice-présidente du directoire des femmes du MRC, a abouti à son éviction définitive du parti. D’autres figures influentes, à l’instar de Me Richard Tamfu et Armand Noutack II, ont également été exclus pour « indiscipline » et « non-respect des règles » du parti.
Pour Maurice Kamto, souvent critiqué pour son autoritarisme, ce congrès est une opportunité pour redonner un nouveau souffle à son parti en vue des prochaines élections, notamment la présidentielle de 2025. Les deux jours de ce congrès seront donc déterminants pour l’avenir du MRC et potentiellement pour le paysage politique camerounais dans les années à venir.