Le président du Conseil souverain soudanais et commandant en chef des forces armées, le général Abdel Fattah al-Burhan, s’est engagé à faire rendre des comptes à ceux qui sont responsables du retrait des forces gouvernementales de la capitale de l’État d’Al-Jazirah, Wad Madani.
S’adressant aux officiers de la région militaire de la Mer Rouge, Al-Burhan a réaffirmé l’engagement des forces armées à rester unies, fortes et ultimes gardiennes du Soudan. Il a souligné la détermination des troupes régulières à éliminer la « milice rebelle des Forces de soutien rapide ».
Dans ses premières déclarations publiques depuis la prise de Wad Madani par surprise par les Forces de soutien rapide le 18 décembre suite au retrait des forces gouvernementales, Al-Burhan a exhorté les citoyens soudanais à ne pas douter de la capacité des forces armées à les protéger. « Chaque soldat accomplit son devoir avec honnêteté et sincérité, et nous tiendrons chaque individu négligent ou fuyard responsable », a-t-il déclaré. « Ceux qui ont forcé ce retrait seront également tenus responsables sans indulgence ».
Al-Burhan a affirmé que le conflit en cours vise à coloniser le Soudan par certaines puissances mondiales et régionales.
Le retrait de l’armée de Wad Madani a déclenché une vague de mécontentement populaire à travers le pays. Mardi, le porte-parole militaire de l’armée a publié une déclaration annonçant une enquête en cours sur les raisons du retrait et sur ceux qui ont pris la décision. Il s’est engagé à publier les conclusions de l’enquête rapidement.
En outre, Al-Misbah bin Malik, commandant des Brigades islamiques Baraa, alliées de l’armée soudanaise, a diffusé une vidéo expliquant que leur retrait de Madani était dû à une pénurie d’armes et de munitions. Il a déclaré qu’il portait un fusil Kalachnikov déchargé.
En outre, Al-Burhan a formulé une critique sans précédent à l’égard de forces politiques non nommées, les accusant d’utiliser les Forces de soutien rapide pour prendre le pouvoir au Soudan. Il les a accusés de ne pas condamner les abus commis par les FSR contre les civils dans le pays. Il a également déclaré qu’elles étaient à l’origine des accusations selon lesquelles l’armée commet des crimes de guerre contre des civils.
Les Forces pour la liberté et le changement (FFC) ont envoyé une lettre à Al-Burhan le 18 novembre, demandant une réunion pour discuter d’une feuille de route pour mettre fin à la guerre, mais il n’a pas répondu à leur correspondance.
D’autre part, Al-Burhan a salué les groupes armés au Darfour qui ont rejoint les forces armées soudanaises. Il a annoncé que l’armée travaillerait avec eux pour protéger le peuple soudanais.
Al-Burhan a réitéré la détermination de l’armée à éliminer et écraser les FSR, déclarant que l’armée sortirait victorieuse à la fin. Il a pris note de la possibilité de négociations avec les forces paramilitaires dans les prochains jours, mais a souligné que cela ne signifie pas la reddition de l’armée ni la compromission de son intégrité. « Bien que des négociations puissent en effet avoir lieu prochainement, il n’y aura pas de remise des pouvoirs aux forces armées. Les objectifs spécifiques consistent plutôt en un cessez-le-feu et en le retrait de ces forces des zones résidentielles et des sites qu’elles ont investis et pillés », a-t-il ajouté.
Il est à noter que l’armée soudanaise n’a pas publié cette partie de la déclaration d’Al-Burhan.