Le paysage politique camerounais est souvent marqué par une multitude de partis politiques, ce qui peut parfois sembler confus et décourageant pour les citoyens. Mais d’où viennent tous ces partis? Cette question revient souvent et il est intéressant d’analyser en profondeur les origines de cette fragmentation politique.
Selon le militant du parti au pouvoir, André Luther Méka, la multiplication des partis politiques n’est pas le fait du Rassemblement démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) comme cela est souvent accusé, mais plutôt de l’opposition elle-même. ”Il y a une fâcheuse tendance qui fait croire que le RDPC créé des partis satellites pour nuire à l’opposition. Cette perception est erronée du point de vue historique”, écrit-il.
Pour étayer ses propos, il rappelle des exemples concrets de transfuges de l’opposition vers d’autres partis politiques, comme Pierre Kwemo qui a quitté le Social Democratic Front (SDF) pour fonder l’Union des Mouvements Socialistes (UMS). De même, l’ancien leader du SDF, Bernard Muna, a créé l’Alliance des Forces Progressistes (AFP) avec d’autres membres du SDF. Ce phénomène de “schisme politique” est également observé chez d’autres partis, tels que le MRC, où certains membres ont démissionné pour en créer de nouveaux, comme APAR ou encore le Front pour le Changement du Cameroun (FCC) de Nintcheu.
André Luther Méka souligne que ces divisions au sein de l’opposition sont dues à une mauvaise gestion des partis politiques, souvent considérés comme une “épicerie familiale” ou un “comptoir politique clanique”. Les conflits d’idées et de leadership sont monnaie courante dans ce milieu, ce qui conduit à la formation de nombreux micros partis.
Cette tendance n’est pas nouvelle, d’ailleurs l’UPC, parti historique, a également connu des divisions depuis le choix de ses membres de soutenir des personnalités politiques différentes. De ces divisions sont nés d’autres partis tels que le Manidem, fondé par des membres fidèles de l’UPC.
Toutes ces querelles et divisions au sein de l’opposition ont un impact direct sur la politique du pays, car cela empêche souvent toute forme d’entente et de coalition. Les partis politiques issus de ces scissions sont souvent les fruits de frustrations de certains membres au sein de leur parti d’origine.
Bien que la diversité soit un élément essentiel en démocratie, le paysage politique camerounais semble parfois très fragmenté et manque d’unité pour faire face ensemble aux défis du pays. Peut-être est-il temps pour les acteurs politiques de se rassembler et de mettre de côté leurs différends pour le bien commun. Car l’unité fait la force, même en politique.