Des sources diplomatiques indiquent que le Lieutenant-Général Abdelfattah El Burhan, chef d’état-major des Forces armées soudanaises (FAS), a accepté de rencontrer le Lieutenant-Général Mohamed Hemedti Dagalo, chef des Forces de soutien rapide (FSR). Cette nouvelle arrive une semaine après que le ministère soudanais des Affaires étrangères ait nié qu’El Burhan approuverait un tel accord, et quelques jours après que les FSR aient pris le contrôle de la région d’El Gezira.
La décision de tenir cette réunion, transmise par une lettre adressée par El Burhan au président de l’Autorité intergouvernementale pour le Développement (IGAD) le 16 décembre, est en accord avec les résolutions du sommet de l’IGAD sur le Soudan qui s’est tenu à Djibouti une semaine auparavant. Le sommet de l’IGAD a décidé de redoubler d’efforts pour trouver une résolution pacifique au conflit qui dure depuis plus de sept mois entre l’armée soudanaise et les FSR, y compris en organisant une réunion en tête-à-tête entre les commandants rivaux El Burhan et Hemedti.
Cependant, quelques heures après que le communiqué du sommet de l’IGAD ait été publié, le ministère soudanais des Affaires étrangères a nié que El Burhan ait accepté de rencontrer Hemedti sans conditions, affirmant que le contenu du communiqué « ne reposait pas sur un consensus et n’était pas légalement contraignant ».
La lettre d’El Burhan intervient également après des rapports selon lesquels les FSR, qui ont pris le contrôle d’El Gezira lundi, pourraient se diriger vers l’État voisin du Nil Blanc et Sennar.
Commentant la possibilité d’une réunion directe entre El Burhan et Hemedti, Taha Osman, membre éminent des Forces pour la Liberté et le Changement (FFC), a déclaré que « le ministère des Affaires étrangères exerce une pression sur l’armée pour empêcher cette réunion de se tenir ». Dans une interview avec l’émission radio de Dabanga, « Sudan Files », Osman a souligné l’importance politique de la réunion entre les chefs des FAS et des FSR.
« Cela pourrait ouvrir la voie à un cessez-le-feu, à une cessation des hostilités et à un processus politique pour mettre fin à la guerre en cours une fois pour toutes. » Osman a souligné la nécessité d’une action décisive de la part du leadership des FAS, « en particulier d’El Burhan, pour mettre fin au conflit en s’engageant directement avec le commandant des FSR et en s’éloignant de l’agenda du régime précédent ».
Quant aux racines du conflit armé, le membre de la FFC a attribué la guerre aux « Frères musulmans, au Parti du Congrès National (PNC), à Ali Karti et aux éléments de l’ancien régime ». « Le véritable adversaire n’est pas l’armée soudanaise, en particulier ses membres honorables au sein des FAS, mais les éléments de l’ancien régime au sein des FAS et des FSR. »
Il a conclu en appelant à une « confrontation politique unie de tous les Soudanais contre ces éléments, en ne leur laissant aucune place pour propager leur agenda et prolonger la guerre ».