Le retrait tant controversé de l’Etat malien de l’Accord de paix signé à Alger en 2015 est sur toutes les lèvres ces derniers jours.
Les autorités de la transition ont annoncé leur décision de quitter cet accord, justifiant leur action par des raisons graves.
Les autorités ont dressé une liste de trois faits qui ont conduit à cette décision jugée brutale par certains.
Tout d’abord, le changement de position de certains groupes signataires de l’Accord, qui ont abandonné leur rôle pour devenir des acteurs terroristes et des criminels recherchés par la justice malienne.
Ces groupes ont commis et revendiqué des actes terroristes, ce qui selon le gouvernement, a entaché sérieusement la crédibilité de l’Accord.
Deuxièmement, les autorités maliennes dénoncent l’incapacité de la médiation internationale à faire respecter les obligations des groupes armés signataires.
Malgré les plaintes formulées par le ministre de la réconciliation, de la paix et de la cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale, dans une lettre datée du 24 Février 2023, adressée aux autorités algériennes en tant que chef de file de la médiation, rien n’a été fait pour remédier à la situation.
Le troisième fait grave cité par les autorités maliennes est lié aux supposés ‘actes d’hostilité et d’instrumentalisation’ de l’Algérie en tant que chef de file de cette médiation.
Ce comportement a été perçu comme une intrusion dans les affaires internes du Mali, et a encore une fois terni l’image de l’Accord.
Cependant, le gouvernement de transition se veut rassurant quant à sa volonté de travailler pour trouver une solution pacifique à la crise malienne.
Tout en tirant les leçons des accords précédents, il entend consolider et renforcer l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Il a fait appel à tous les groupes signataires, à l’exception de ceux impliqués dans des actes terroristes, ainsi qu’aux partenaires du Mali pour investir dans un dialogue direct inter-malien, ouvert à tous ceux qui aspirent à la paix.
Il est cependant difficile d’ignorer les tensions croissantes entre le Mali et l’Algérie depuis décembre 2023, après une rencontre à Alger entre des chefs de groupes rebelles et des autorités algériennes.
Cette rupture, bien qu’attendue par certains, a suscité de nombreuses réactions et critiques, laissant planer un climat de méfiance et d’incertitude.
Il est indéniable que le retrait de l’Etat malien de l’Accord issu du processus d’Alger aura de sérieuses répercussions et des conséquences difficiles à prévoir dans un futur proche.
Toutefois, il est évident que pour résoudre la crise malienne de manière durable, il est impératif que toutes les parties prenantes, nationales et étrangères, travaillent ensemble dans un esprit de collaboration et de dialogue constructif pour trouver une solution pacifique et harmonieuse.