J’avais vingt-trois ans, jeune et insouciante, baignée par les rayons du soleil d’été. Mais dans mon cœur, un lourd fardeau s’installait, prêt à faire sombrer mon univers.
Je découvrais alors que j’étais enceinte. Ce fut un choc, une décision douloureuse à prendre. Mais j’étais prête à défier l’ire de mes parents et à garder cet enfant, fruit d’un amour passionné avec l’homme de ma vie. Nous avons eu une discussion franche et je me suis tournée vers lui, cherchant compréhension et soutien.
Mais ses yeux étaient emplis de peur, de refus. L’incrédulité s’empara de moi lorsqu’il me dit qu’il n’était pas prêt à avoir un enfant. Je lui demandai pourquoi, espérant que ses raisons pourraient être surmontées ensemble.
Selon lui, il avait déjà tout ce dont il avait besoin. En effet, il avait tout : un bon travail, un bel appartement et même une voiture qu’il venait tout juste d’acquérir. Nous connaissons tous la force de l’amour, cette dimension magique et insaisissable qui peut tout bouleverser. Et moi, j’étais prête à tout pour le garder à mes côtés.
Je lui ai tendu la main, lui promettant mon soutien et mon amour, mais il a refusé. Suppliée de m’en débarrasser, je fus transportée de désespoir et de déception. Il me promit alors un avenir plus radieux sans le bébé dans le tableau et je l’ai écouté, embarquée dans un tourbillon d’émotions contradictoires. Je l’aimais tellement que j’ai accepté de mettre fin à cette grossesse, comme il le souhaitait.
Il m’accompagna à l’hôpital et quelques heures plus tard, tout était terminé. Un peu plus d’une semaine passa et il me quitta. Selon lui, je cherchais à le piéger avec cette grossesse, c’est pourquoi j’insistais pour accoucher.
Le temps a passé, a pansé mes blessures et j’ai fini par trouver un autre homme qui m’aimait pour ce que j’étais vraiment. Nous nous sommes mariés, et cette union a été scellée par sept années d’amour et de complicité. Mais mon cœur restait toujours brisé, meurtri par cette perte douloureuse.
Nous avons essayé d’avoir un enfant, mais en vain. Les années ont passé et je me rapproche dangereusement de la quarantaine. Nous avons exploré toutes les options, même celles les moins fréquentes, comme la médecine. Nous avons ajouté des prières, espérant qu’elles apaiseraient notre désir ardent d’avoir un enfant, mais en vain. Nous avons consulté des hommes et des femmes de Dieu, en quête d’une réponse désespérément.
Et pourtant, je suis là, vide et épuisée. Trop fatiguée pour continuer à essayer, trop lasse de cette quête incessante. Tout comme mon mari, visage marqué par la fatigue et les doutes, je sens qu’il est à bout de forces, qu’il tente quelque chose de diabolique. Peut-être qu’il mettra une autre femme enceinte, peut-être qu’il me quittera. Je le sais, je le sens dans son discours. Et même si demain il partait, j’aurais du mal à lui en vouloir. Il a essayé, après tout, il n’est qu’un homme.
Alors lorsqu’on me demande si j’ai des enfants, je réponds avec un faux sourire, faisant comme si ne pas avoir d’enfant était un choix délibéré de notre part. Mais dans mon cœur, beaucoup de choses me manquent. J’aurais tant aimé avoir un enfant avant que mon âge ne me dise « Non, tu ne peux plus le faire ! ». Mais je garde espoir, car les désirs que nous portons au plus profond de nous sont souvent ceux qui se réalisent le mieux, dans des chemins plus inattendus mais tout aussi merveilleux.