Trois nations du Sahel quittent la CEDEAO
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest lors d’une conférence de presse conjointe le 28 janvier 2024. Cette décision a suscité des interrogations sur l’importance de ces pays sans littoral maritime pour la CEDEAO et sur les conséquences de leur départ.
Une réduction de la CEDEAO à 12 pays
Avec le départ de ces trois nations, la CEDEAO ne comptera plus que 12 Etats situés sur le littoral de l’Afrique de l’Ouest, sur les 5,2 millions de km2 qu’elle englobe. Ensemble, le Mali, le Burkina Faso et le Niger représentent près de 2,8 millions de km2 de cet espace et une population d’environ 22 millions pour le Mali et le Burkina Faso, et 25 millions pour le Niger.
Des problèmes communs pour ces pays
Ces trois nations font face à des défis similaires tels que la pauvreté, l’insécurité et les attaques terroristes. La situation politique n’est pas non plus différente, avec tous les trois ayant été gouvernés par des régimes militaires suite à des coupes d’Etat. Les gouvernements militaires ont mené une guerre contre les groupes terroristes dans la région du Sahel depuis plus de dix ans.
Des conséquences pour les relations commerciales
Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO aura des conséquences sur les relations commerciales avec les pays côtiers. Les ports de la côte ouest-africaine sont principalement utilisés par ces pays enclavés, ce qui signifie que leur départ pourrait affecter la circulation des biens et des personnes.
La remise en question de la libre circulation
La CEDEAO a facilité la libre circulation des populations sans autorisation ni visa entre ses pays membres depuis sa création. Selon Niagalé Bagayoko, docteure en science politique basée en France, le retrait de ces trois nations va certainement entraver cette liberté de circulation pour les populations du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Un impact sur l’économie
Le Burkina Faso et le Mali sont les principaux fournisseurs de bétail de la Côte d’Ivoire et d’autres pays de la région. Leur retrait de la CEDEAO pourrait entraîner des perturbations dans la circulation des produits et des marchandises, ce qui pourrait avoir un impact sur l’économie de ces nations enclavées.
En fin de compte, le retrait de ces trois nations de la CEDEAO va perturber l’équilibre régional et entraîner des changements majeurs dans les relations commerciales et politiques entre les pays du Sahel et leurs voisins côtiers. Seul l’avenir nous dira quels seront les impacts réels de cette décision, mais il est certain que la situation géopolitique en Afrique de l’Ouest est en train de changer de manière significative.