Inondations à Kinshasa : des dizaines de morts et des milliers de sinistrés
Depuis la soirée du 5 avril 2025, plusieurs quartiers de Kinshasa, capitale tentaculaire de la République démocratique du Congo (RDC), sont frappés par de violentes inondations provoquées par la crue soudaine de la rivière Ndjili. Une catastrophe qui illustre, une fois encore, les limites criantes de l’urbanisation non planifiée et de la gestion environnementale dans les grandes villes africaines.
Quartiers touchés et bilan humain provisoire
La montée brutale des eaux a principalement affecté les zones résidentielles de Ndanu, Petro Congo et le Quartier 8, situés dans la commune de Tshangu, dans l’est de Kinshasa. À l’heure actuelle, le bilan communiqué par Top Congo FM et confirmé par le gouverneur Daniel Bumba est de 22 morts. Ce nombre reste provisoire et pourrait s’alourdir, les opérations de sauvetage étant toujours en cours.
On estime également qu’au moins 14 communes sont actuellement privées d’eau et d’électricité. L’accès à plusieurs zones reste extrêmement difficile, ce qui complique les efforts des équipes d’assistance.
De nombreuses habitations précaires, souvent construites sans permis ni étude de sol, ont littéralement été emportées par les eaux. Certains habitants ont perdu toutes leurs possessions en quelques heures.
Colère sur la toile
Sur Internet, plusieurs internautes dénoncent l’inaction chronique des autorités et critiquent un modèle d’aménagement urbain qui continue de bafouer les règles les plus élémentaires de sécurité environnementale. Des photos choquantes montrant des cadavres retrouvés dans les eaux circulent, provoquant la consternation des citoyens.
Ousmane Soumaré, internaute très suivi, résume ainsi la frustration collective :
« Les conséquences de longues années de négligence ! Corruption, urbanisation sauvage, violation de la nature, aucune politique d’aménagement durable ! Et on s’étonne du drame ? Hélas, la RDC n’est pas la seule. Le monde devrait s’alarmer. »
Réactions officielles : des promesses et des mesures pour limiter les dégâts
Lors d’une interview accordée à Mbote, le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, s’est engagé à rétablir la fourniture d’eau potable dans les 72 heures dans les 14 communes impactées.
Il a également promis le démarrage d’une opération de destruction des constructions anarchiques érigées dans des zones jugées dangereuses ou inondables.
Pourquoi ces inondations sont-elles devenues récurrentes ?
- Urbanisation incontrôlée : De nombreux quartiers se sont développés sans aucune planification, souvent dans des zones marécageuses ou le long de rivières.
- Tuyauteries déficientes : Le système de drainage de la ville, conçu dans les années 1960, ne tient plus le coup face à l’expansion démographique.
- Dérèglement climatique : De fortes précipitations, devenues plus intenses et imprévisibles, aggravent les phénomènes de crue.
- Déforestation urbaine : Le bétonnage massif et l’absence d’espaces verts empêchent l’infiltration naturelle de l’eau dans le sol.
Que peut-on faire concrètement ?
Pour éviter que ce type de catastrophe ne se reproduise à l’infini, certaines actions doivent impérativement être mises en place :
- Cartographier les zones à risque via des outils de télédétection et interdire toute nouvelle construction dans ces zones.
- Réhabiliter et entretenir régulièrement les canalisations pluviales.
- Lancer de grandes campagnes de sensibilisation citoyenne sur les risques liés à la pollution des rivières et aux constructions non autorisées.
- Installer des systèmes d’alerte précoces dans les quartiers les plus exposés.