Bai Lowe refuse d’accepter les accusations portées à son encontre, mais un tribunal allemand l’a condamné à une peine de prison à vie pour les crimes qu’il aurait commis en Gambie sous le régime de Yahya Jammeh.
En tant que chauffeur pour l’escadron de la mort « Junglers », il aurait été impliqué dans des meurtres politiques et de nombreux autres actes de violence. Ces actions ont été ordonnées par Jammeh, l’ancien président qui a dirigé la Gambie pendant plus de deux décennies avant de perdre le pouvoir lors des élections en 2016.
Âgé de 47 ans, Lowe a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité et de meurtres, dont celui du célèbre journaliste Deyda Hydara en 2004. Pendant le procès, il a donné des détails choquants sur le fonctionnement des « Junglers » et comment ils ont perpétré leurs crimes. Cependant, il a nié avoir été directement impliqué dans les meurtres et a affirmé que certains de ses souvenirs pouvaient être flous à cause du traumatisme.
La condamnation de Lowe a été saluée par les familles des victimes, notamment le fils de Deyda Hydara, Baba. Il a qualifié cette décision de « petit début » dans la quête de justice pour les violations commises par l’ancien président Jammeh. Il s’agit également d’une victoire pour le système de justice internationale, car l’affaire a été jugée en Allemagne en vertu de la compétence universelle, qui permet à un pays de juger des crimes commis ailleurs.
Cependant, Lowe n’est pas le seul membre du régime de Jammeh à être inquiété pour ses actions. L’ancien ministre de l’Intérieur, Ousman Sonko, fait face à des accusations similaires en Suisse, tandis que Michael Sang Correa a été inculpé aux États-Unis pour son rôle dans les crimes commis par les « Junglers ». Il est important que tous les responsables de ces actes brutaux soient poursuivis en justice.
En Gambie, le gouvernement actuel de Barrow est également sous pression pour que des mesures concrètes soient prises pour traduire en justice les auteurs de ces crimes et de nombreux autres qui ont été commis sous le régime de Jammeh. Une commission de vérité et de réconciliation a été mise en place pour entendre les témoignages des victimes et des témoins, et certaines mesures ont été prises pour faciliter les poursuites judiciaires. Cependant, les victimes présumées craignent que cela ne suffise pas et exigent que des actions plus rapides et plus fermes soient prises.
En fin de compte, il est important que justice soit rendue pour toutes les victimes des violations commises en Gambie. Même si cela prend du temps et des efforts, il est crucial de poursuivre les responsables et de veiller à ce que des atrocités comme celles perpétrées sous le régime de Jammeh ne se reproduisent jamais. L’affaire Bai Lowe est un pas en avant dans cette direction, mais il reste encore beaucoup à faire pour que les auteurs de ces crimes soient tenus responsables de leurs actions.
