Un Silence de quatre Jours et elle m’a déjà remplacé avec un autre

Ce n’était même pas une véritable rupture. Un malentendu, tel un nuage sombre sur un ciel serein, s’était glissé entre nous, déversant des mots tranchants comme des éclats de verre. Elle avait besoin de moi ce week-end-là, mais je n’avais pas pu honorer la promesse de ma présence, entravé par les célébrations de mariage d’une connaissance. La déception a jailli chez elle comme une brise glaciale, et elle s’est mise à parler, à me reprocher de préférer les autres à elle, une accusation empreinte de douleur et de faux-semblants, car je savais pertinemment que cela ne correspondait pas à la vérité.

Je me suis défendue avec la passion d’un lion. Peut-être un peu trop féroce, alors la dispute s’est intensifiée, comme une tempête grandissante dans les cieux, et nos voix se sont élevées, là où la colère avait pris le pas sur la raison. Elle, frémissante de ressentiment, a ressuscité le spectre de toutes les fois où j’avais, soi-disant, choisi d’autres plutôt qu’elle. Elle m’a rappelé toutes les fois où je l’avais négligé. Pour moi, ces paroles n’étaient que des mensonges, et nos échanges se sont envenimés, chauds comme la lave d’un volcan en éruption.

Les insultes ont fusé et, dans un geste de désespoir, je me suis levé, emporté par la crainte que cette tempête ne détruise tout sur son passage et je suis rentré en boudant. Sur le chemin du retour, j’ai reçu un appel de sa part, mais j’ai choisi de ne pas répondre. Elle m’a alors bloqué. Elle prétendait qu’elle n’avait pas besoin de mon appel, qu’elle voulait seulement que je revienne pour que nous parlions. Pendant quatre jours, nous avons erré dans ce silence pesant chacun dans son coin.

Le cinquième jour, rassemblant mon courage et ravalant mon égo, je me suis présenté devant sa porte pour faire la paix. Ses mots, tels des couteaux, ont frappé avec une brutalité inattendue :

« Malheureusement, j’ai accepté la demande en mariage de Charles pendant ton absence. »

La nouvelle m’a assommé. Je pensais d’abord qu’elle plaisantait, mais le regard dans ses yeux appuyait chaque mot, un tableau de désespoir et de confusion. Elle m’a montré des messages, des photos témoignant des visites de Charles tandis que j’étais absent que quatre jours. Leur cœur avait tissé des liens en un clin d’œil, échangé des mots doux tels que des promesses volées.

« Qui fait ça ? » ai-je hurlé, la colère enflant comme une marée montante.

« Est-ce que ton plan était vraiment de me faire disparaître pour qu’il puisse entrer dans ta vie ? »

Elle m’a répondu, d’une voix calme mais ferme :

« Tu étais hors jeu, donc tu ne peux pas m’en vouloir. »

Les jours qui suivirent se sont étirés en une étreinte désolante : nous étions de nouveau ensemble, mais une ombre persistante, celle de Charles, planait sur notre relation.

« Je ne peux pas simplement me réveiller et lui dire que c’est fini, » m’a-t-elle avoué.

« Donne-moi le temps de le quitter correctement. »

Deux mois se sont écoulés depuis qu’elle m’a assuré qu’elle allait rompre avec lui. Mais Charles était toujours là, régnant dans le labyrinthe de ses pensées. Ils continuaient à se voir ces deux-là. Elle m’informait doucement, presque délicatement, lorsque Charles était dans les parages.

« Ne viens pas, il est là. Je vais rompre avec lui, » disait-elle, chaque mot comme une promesse suspendue dans l’air.

Mais le temps continuait de s’étirer, et à chaque moment qu’il passait avec elle, ma patience se fissurait.

Lorsque elle m’accusait de l’avoir abandonnée, je ressentais la frustration grimper comme une marée montante. Je voulais partir, fuir cette douleur, mais une partie de moi restait, refusant de laisser Charles triompher, persuadé qu’il n’était qu’un intrus. Lorsque Charles a commencé à la courtiser, il savait bien qui j’étais, mais cela ne l’a pas arrêté, son audace effrayante. Il avait même eu l’aplomb de lui suggérer de me quitter pour lui, promettant un avenir à deux avec un mariage dans l’année suivante.

Cependant, elle était déterminée à résister, promettant qu’ils ne partageraient jamais le même lit. Elle m’aimait encore, ça se voyait. Elle me voulait toujours. Tant qu’ils n’avaient pas franchi cette ligne fatidique de “coucher ensemble”, j’ai décidé de rester, de me battre pour elle jusqu’à mon dernier souffle. Mais au fond de moi, je savais que le jour où cela arriverait, où la trahison se matérialiserait, je partirais sans un regard en arrière. Pour l’instant, je reste là, dans l’ombre d’une réalité incertaine, luttant pour récupérer le cœur que je pensais être à moi.

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