Condamnation unanime du Conseil de sécurité après une attaque meurtrière contre des Casques bleus en République centrafricaine
Ce qui s’est passé à Tabane
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a fermement condamné, dimanche, l’attaque survenue deux jours plus tôt contre un convoi de soldats de la paix en République centrafricaine (RCA). L’incident s’est produit le vendredi précédent, aux abords du village de Tabane, situé dans la préfetcture reculée du Haut-Mbomou, au sud-est du pays, non loin de la frontière avec la République démocratique du Congo.
Lors de cette opération de patrouille à long rayon d’action, une mission destinée à surveiller et stabiliser les zones éloignées, les Casques bleus ont été pris pour cible par un groupe armé non identifié. Malheureusement, l’attaque a coûté la vie à un soldat kényan servant sous la bannière de la MINUSCA.
Quelle a été la réaction de la communauté internationale ?
Dans un communiqué officiel diffusé dimanche, le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé ses condoléances les plus sincères à la famille du militaire décédé, ainsi qu’au gouvernement kényan et à l’ensemble du personnel onusien. Le texte souligne aussi que « les attaques contre des soldats de la paix peuvent constituer des crimes de guerre » au regard du droit international humanitaire.
Fait notable, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, est également monté au créneau. Samedi, il a condamné l’agression avec la plus grande fermeté, qualifiant cet acte d’« inadmissible ». Il a appelé les autorités centrafricaines à mettre en œuvre tous les moyens légaux pour identifier les responsables et les traduire rapidement en justice.
Contexte sécuritaire volatil en Centrafrique
Cette nouvelle attaque survient dans un climat extrêmement tendu en République centrafricaine. Le pays est miné, depuis de nombreuses années, par une mosaïque de groupes armés autonomes, souvent en quête de pouvoir local ou de ressources naturelles. Même après des accords de paix successifs, les incidents de sécurité demeurent fréquents, affectant les civils et compliquant le maintien de la stabilité par les forces internationales.
À titre d’exemple, entre 2018 et 2023, plus de 150 Casques bleus ont perdu la vie en mission à travers diverses zones de conflit. En RCA, rien qu’en 2021, la MINUSCA a recensé plus de 90 attaques contre ses membres. Ces chiffres illustrent la dangerosité quotidienne à laquelle font face les soldats de la paix.
MINUSCA : un rôle essentiel sous pression
La MINUSCA a été créée en 2014 pour répondre à l’instabilité chronique du pays. Son mandat inclut la protection des civils, le soutien à la transition politique ainsi que l’aide humanitaire. Mais, sur le terrain, cette mission se heurte régulièrement à des poches d’insécurité que certains experts qualifient de zones « hors contrôle ».
La coordination avec les forces armées centrafricaines est cruciale mais souvent entravée par des problèmes logistiques, un manque de confiance du public et des moyens limités. L’attaque de Tabane souligne, une fois encore, la vulnérabilité des soldats de la paix dans certaines régions reculées.