Tu sais, parfois la famille peut avoir ses propres idées bien arrêtées sur ce qui est bon pour nous, même quand on ressent tout le contraire au fond du cœur. C’est un peu l’histoire de mon frère aîné, qui s’est mis en tête de me caser avec un homme de son bureau. Une fois, je suis allée lui rendre visite, et cet homme m’a regardée un genre, quelque chose dans son regard semblait signifier qu’il était intéressé, il me dévorait du regard. J’ai eu la confirmation plus tard. Mon frère, tout fier, m’a dit qu’il était intéressé et il lui a donné mon numéro sans même me demander mon avis.
Alors oui, il m’a appelée, et on s’est rencontrés. Dès le début, quelque chose clochait : son âge, déjà, ne me convenait pas. Puis, à mesure que je le voyais, j’ai compris que c’était un type un peu autoritaire. Chaque fois que je voulais donner mon opinion, il me sortait un truc sur mon âge que je suis trop jeune, comme pour me rabaisser. Clairement, je sentais que ce n’était pas lui qu’il me fallait. Mais mon frère ? Eh ben, lui, il était convaincu que je devais sortir avec cet homme, sans doute parce qu’il avait du fric ou qu’il occupait un poste important dans sa boîte. L’idée d’avoir un beau parti à la maison, tu vois le genre.
J’ai donc décidé d’arrêter là. J’ai coupé les ponts avec lui. Mon frère n’a pas été content, ça se sentait, mais bon, c’est ma vie, pas la sienne. Après ça, il a commencé à s’immiscer plus dans ma vie personnelle pour voir qui a conquis mon cœur au point de me faire refuser un homme riche… Et ça, tu sais quoi ? Ça ne m’a pas dérangée parce qu’il n’allait trouver personne.
Et là, tu ne vas pas croire ce qui m’est arrivé il y a quelques jours. J’étais dans ma chambre, tranquille, en train de m’occuper de moi-même avec un « jouet » adulte, tu vois un peu ce que je veux dire. Quand c’est le jour du chef bandit de tomber, tout se réunit pour que ça arrive. J’avais complètement oublié de fermer la porte de ma chambre. Totalement absorbée par l’affaire, mon frère a cogné la porte et n’ayant pas de réponse, il est entré. Tu sais quoi, je n’ai même pas su quand mon frère entrer. Je l’ai seulement aperçu sortir de ma chambre, j’étais tellement gênée, je ne savais pas comment sortir de cette situation. Combien de temps il est resté là à m’observer, je ne sais même pas. J’ai juste ressenti une vague de honte qui m’a laissée figée.
J’ai fini par m’endormir, puis, tard dans la nuit, je suis sorti de ma chambre et j’ai croisé mon frère assis dans le hall avec mon père. Ils ne disaient rien, mais leurs regards en disaient long. C’était comme si mon secret venait d’être déballé à mon père. Je me suis demandée : « Il lui en a parlé aussi ? »
Le lendemain matin, ma mère passe à côté de moi et me balance en pleine face : « Ils te donnent un homme que Dieu a créé et mis sur ton chemin, et tu dis non. Sans savoir que tu as créé ton propre homme. Natasha, change, ooo. L’enfer existe, et cette chose ne t’épousera pas. »
Depuis, vivre ici, dans cette maison, est devenu un enfer invisiblement palpable. Mon père me lance des regards que je ne comprends pas, mon frère a fermé sa bouche et ne me parle plus et ça, franchement, ça ne me dérange pas. Ma mère ? Elle ne perd pas une occasion de chanter une chanson qu’elle a improvisée, parlant d’une fille qui rejette ce que Dieu a fait pour elle, que papa God a mis un bon morceau de viande dans sa bouche et la fille n’a pas les dents pour mâcher. Tu imagines ?
Si leur souhait est que je quitte cette maison, eh bien, je le ferai. Moi, je voulais juste prendre soin de moi, attendre que le bon homme arrive naturellement. Est-ce qu’ils préfèrent que je change d’homme comme je change de culottes ? Je trouve ça triste que l’amour et la liberté de choisir deviennent des contraintes imposées à force de jugements et de pressions familiales.
Ce que je me demande, c’est : pourquoi vouloir à tout prix me faire marcher dans une chaussure qui ne me va pas, alors que je pourrais trouver la paire parfaite, la pointure parfaite, à mon rythme ?